Le portage salarial est un statut hybride qui permet au travailleur indépendant de sécuriser son activité tout en profitant des avantages du salariat. Ce dispositif se base sur une relation tripartite entre le consultant, son client et la société de portage. Les bénéfices sont nombreux pour le freelance.
Un contrat de travail, en CDD ou en CDI, lui offre la sécurité de l’emploi et les avantages sociaux inhérents au salariat. Il n’a pas à se soucier de créer son entreprise pour pouvoir facturer ses prestations. Toutes les informations sur ce mode de travail novateur sont disponibles dans notre guide complet sur le portage salarial.
Dans cet article, nous faisons le point sur une question cruciale : quels revenus espérer en portage salarial ? Chiffre d’affaires, frais divers, TJM, voici les différentes étapes à suivre pour calculer son salaire journalier.
Grâce à son statut de salarié, l’entrepreneur est affilié régime général de la Sécurité sociale, avec l’accès à l’assurance maladie et au remboursement des soins de santé. Il peut bénéficier d’une mutuelle d’entreprise, de l’assurance chômage en fin de contrat et du régime de retraite. Mais il ne perd pas pour autant l’autonomie et la flexibilité de son statut d’indépendant. Il est libre de choisir ses clients et ses missions comme il l’entend, tout comme l’organisation du temps de travail ou sa situation géographique.
La société de portage s’occupe de la partie administrative, comptable et juridique de l’activité du salarié porté afin qu’il puisse se concentrer entièrement à ses missions. Chaque mois, le montant du chiffre d’affaires brut engendré par le travailleur autonome lui est reversé sous forme de salaire net mensuel, une fois les frais de gestion et les cotisations sociales déduits. La question de la rémunération en portage salarial dépend du Taux Journalier Moyen, ou TJM, fixé par le freelance en fonction de son expertise, de ses prestations et du marché. Cette interrogation prépondérante nécessite un calcul avisé.
Le revenu du salarié porté repose sur le chiffre d’affaires brut mensuel qu’il est capable de générer auprès de ses clients, mais elle n’est pas équivalente à ce montant. La simulation de la rémunération doit prendre en considération certains éléments clés.
Afin de sécuriser ce statut, la Convention Collective du Portage Salarial définit un salaire minimum, et donc un chiffre d’affaires minimum, à respecter en portage salarial. Il est basé sur le Plafond Mensuel de la Sécurité sociale (PMSS), en fonction de l’ancienneté ou du type de forfait :
La valeur du Plafond Mensuel de la Sécurité sociale est fixée chaque année par arrêté préfectoral. Son montant est visible sur le portail en ligne de l’URSSAF.
La simulation du salaire en portage salarial doit prendre en considération les frais de gestion. Ils sont prélevés sous forme de pourcentage, entre 5 et 15 % du chiffre d’affaires selon les sociétés de portage, et ils sont souvent dégressifs. Toujours affichés sur le bulletin de paie, ils correspondent au coût des services professionnels proposés dans le cadre du contrat de portage et ils couvrent les frais liés à :
Dans le système français, l’employeur et le salarié doivent contribuer au financement de la Sécurité sociale ou de la formation professionnelle par le biais de cotisations sociales versées directement à l’URSSAF. Le portage salarial n’échappe pas à cette règle et le salarié porté doit s’acquitter des charges salariales et patronales chaque mois. En contrepartie, il bénéficie de la protection sociale du salarié qui lui ouvre des droits pour l’assurance maladie, l’assurance chômage, la caisse d’allocations familiales, l’aide au logement et la retraite. Les charges patronales sont appliquées sur le chiffre d’affaires hors-taxe, frais de gestion déduits, à hauteur de 33 %. Ce calcul permet d’obtenir le montant du salaire brut. Les charges salariales sont alors prélevées à hauteur de 23 % afin d’obtenir le salaire net.
En moyenne, le salaire net du salarié porté correspond à la moitié de son chiffre d’affaires hors-taxe. Le consultant va donc pouvoir jouer sur le tarif de ses prestations pour s’assurer une bonne rémunération.
Le système économique le plus communément utilisé par les freelances pour déterminer leurs prix est le Taux Journalier Moyen, ou TJM. Ce tarif à la journée TJM est calculé à partir du salaire net mensuel ciblé en fonction du nombre de jours de travail prévu et de la valeur accordée à chaque mission en fonction de son expertise. Ce principe purement mathématique demande une réflexion plus complexe qu’il n’y paraît, car il conjugue trois concepts fondamentaux : l’offre, la demande et le temps.
La première étape avant de fixer son TJM consiste à étudier les tarifs appliqués par les autres travailleurs indépendants, dans son domaine d’activité, afin d’obtenir une fourchette de prix adaptée au marché. Certaines plateformes pour freelances comme Malt proposent des baromètres de prix en fonction du métier, du niveau d’expérience et de la situation géographique. Une simple recherche selon le profil et le type de mission invite également à comparer ses tarifs avec la réalité de l’offre et de la demande. L’évaluation de ses compétences et de son expertise permet alors de se positionner au plus juste face à la concurrence.
Le quotidien du travailleur indépendant n’est pas uniquement consacré à l’exécution de ses missions. Outre les week-ends et les jours fériés, il faut déduire les vacances, ainsi que le temps dédié à la gestion de l’activité et à la prospection de nouveaux clients. Sur une base de travail de 5 jours par semaine, le nombre de jours ouvrés se situe aux alentours de 250 par an, soit 20 à 21 jours par mois. Une fois les congés déduits, d’une durée légèrement allongée en cas de maladie, le nombre de jours de travail annuel se situe en moyenne entre 210 et 230 jours. Les tâches périphériques sont estimées entre 25 et 50 % de ce temps. En moyenne, le temps de travail effectif se situe entre 10 à 15 jours par mois pour un freelance, soit entre 120 et 145 jours par an.
Sur la base d’un salaire net espéré de 2500 euros par mois en portage salarial, en partant du principe que les frais et cotisations s’élèvent à 50 % du résultat, soit 1250 euros, il faut envisager un chiffre d’affaires hors-taxe de 3750 euros par mois, soit 45b000 euros par an. En divisant ce montant par le nombre de jours de travail effectif, 132 par exemple, le TJM obtenu est de 340 euros.
Indépendants, freelances et consultants peuvent valoriser leurs revenus jusqu’à 70 % grâce à quelques règles simples :
Véritable challenge pour les freelances, obtenir un crédit immobilier en portage salarial est tout à fait envisageable pour les salariés portés. Le Contrat à Durée Indéterminée, ou CDI, est un gage de stabilité pour les banques. Le travailleur autonome bénéficie de la sécurité de l’emploi, il est rémunéré pendant les arrêts maladie grâce à la Sécurité sociale et il est couvert par l’assurance chômage en cas de perte de son emploi.
Néanmoins, ce statut est encore méconnu, c’est la raison pour laquelle il faut tout de même soigner particulièrement sa demande de prêt pour rassurer le banquier sur sa capacité à rembourser le rembourser sur le long terme. La société de portage salarial peut aider le salarié porté à prouver sa solidité financière en lissant ses salaires sur plusieurs mois.
La capacité à épargner contribue également à renforcer la demande de prêt immobilier. En cas de difficulté, un courtier en crédit immobilier sera en mesure de constituer et de présenter un dossier efficace à la faveur du profil atypique de l’emprunteur.
Pour approfondir le sujet :
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