Imposition en portage international : ce qu’il faut savoir

Freddy
Diplômé d'une licence d'histoire et d'un master en patrimoine numérique, Freddy est rédacteur web depuis 2 ans, spécialisé dans les sujets liés au droit du travail, aux ressources humaines et à la paie.
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Table des matières

Dans un monde de plus en plus mobile, le rapport au travail évolue rapidement. Par conséquent, les modes de collaboration internationale évoluent aussi. Le portage salarial international s’inscrit dans cette dynamique. Ce statut offre aux professionnels indépendants la possibilité de travailler par-delà les frontières.

Cependant, cette liberté s’accompagne d’un défi de taille : la gestion de la fiscalité. Imaginez un consultant français travaillant sur des projets en Allemagne, en Chine ou au Royaume-Uni. Où doit-il payer ses impôts ? Comment éviter la double imposition ? Ces questions, loin d’être anodines, peuvent avoir un impact considérable sur les revenus et la conformité légale des consultants en portage international. Dans cet article, nous allons vous expliquer comment fonctionne l’imposition en portage international.

Comprendre l’imposition en portage international

Pour comprendre l’imposition en portage international, il est essentiel de maîtriser trois concepts fondamentaux : la résidence fiscale, les conventions fiscales, et le principe de non-double imposition.

Résidence fiscale

La résidence fiscale est la pierre angulaire de l’imposition internationale. Elle détermine dans quel pays un individu est considéré comme résident fiscal et, par conséquent, où il sera imposé sur l’ensemble de ses revenus mondiaux. En France, par exemple, on est généralement considéré comme résident fiscal si l’on remplit l’un des critères suivants :

  • Avoir son foyer ou son lieu de séjour principal en France.
  • Exercer une activité professionnelle en France, sauf si elle est accessoire.
  • Avoir le centre de ses intérêts économiques en France.

Bon à savoir : la résidence fiscale peut différer de la résidence au sens du droit civil ou de la nationalité. Un consultant peut ainsi être résident fiscal d’un pays sans y vivre en permanence.

Conventions internationales

Les conventions internationales sont des accords bilatéraux entre pays visant à éviter la double imposition et à lutter contre l’évasion fiscale. Elles jouent un rôle important dans le portage international en définissant :

  • Quel pays a le droit d’imposer certains types de revenus
  • Comment traiter les situations de double résidence fiscale
  • Les méthodes pour éliminer la double imposition

Par exemple :  une convention peut stipuler qu’un consultant est imposable dans le pays où il exerce son activité, mais que son pays de résidence doit lui accorder un crédit d’impôt correspondant.

Non-double imposition

Le principe de non-double imposition vise à éviter qu’un même revenu soit imposé deux fois, dans deux pays différents. Ce principe est mis en œuvre à travers les conventions fiscales, qui prévoient généralement deux méthodes principales :

  • L’exemption : le pays de résidence exonère d’impôt les revenus déjà imposés dans le pays source.
  • Le crédit d’impôt : le pays de résidence accorde un crédit d’impôt équivalent à l’impôt payé dans le pays source.

Pour un consultant en portage international, il est essentiel de comprendre ces mécanismes

Pour bien comprendre, voici un exemple : si un consultant français travaille six mois en Allemagne, la convention fiscale franco-allemande déterminera où et comment ses revenus seront imposés, évitant ainsi une double imposition.

Comment est déterminé le pays d’imposition ?

Pour le consultant en portage à l’international, il est essentiel de savoir où il sera assujetti aux taxes. Cette évaluation repose principalement sur deux éléments : les règles de domiciliation fiscale et la période d’exercice des missions, qui peuvent affecter ce statut.

Critères de résidence fiscale

La résidence fiscale est généralement le premier élément considéré pour déterminer le pays d’imposition. Chaque pays a ses propres critères, mais on retrouve souvent des points communs :

  • Le domicile permanent : il s’agit du lieu où le consultant a son foyer principal, sa famille, ses biens personnels.
  • Le centre des intérêts vitaux : c’est le pays avec lequel le consultant a les liens personnels et économiques les plus étroits.
  • Le séjour habituel : basé sur le nombre de jours passés dans un pays au cours d’une année fiscale.
  • La nationalité : utilisée comme critère de dernier recours dans certains pays.

Bon à savoir : en cas de conflit entre deux pays revendiquant la résidence fiscale d’un consultant, les conventions fiscales prévoient généralement une hiérarchie de ces critères pour trancher.

Impact de la durée des missions

La durée des missions à l’étranger joue un rôle déterminant dans l’établissement du pays d’imposition :

Missions de courte durée (généralement moins de 183 jours par an) :

  • Le consultant reste souvent imposable dans son pays de résidence habituel.
  • Le pays où la mission est effectuée peut parfois prélever un impôt limité à la source.

Missions de longue durée (plus de 183 jours par an) :

  • Le consultant peut devenir résident fiscal du pays de la mission.
  • Cela peut entraîner une obligation fiscale complète dans ce pays.

Bon à savoir : le seuil de 183 jours n’est pas universel et peut varier selon les conventions fiscales.

Portage international : comment bénéficier d’exonérations d’impôt ?

En tant que consultant en portage salarial à l’international, vous pouvez profiter des exonérations totales ou partielles.

Exonérations totales :

Vous pouvez être totalement exonéré d’impôts dans les cas suivants :

  • Missions longue durée à l’étranger : si vous travaillez plus de 183 jours sur 12 mois consécutifs dans certains secteurs spécifiques :

→ Chantiers de construction ou de montage

→ Installation et exploitation d’ensembles industriels

→ Recherche ou extraction de ressources naturelles

→ Navigation sur des navires inscrits au registre international français

  • Prospection commerciale : pour les missions de prospection commerciale excédant 120 jours sur 12 mois consécutifs.
  • Imposition dans le pays d’activité : lorsque l’impôt payé dans le pays où vous exercez est supérieur ou égal aux deux tiers de celui que vous auriez dû payer en France.

Exonérations partielles :

Dans les cas où l’impôt payé dans le pays d’activité est inférieur aux deux tiers de l’impôt français :

  • Rémunération : elle est imposable à hauteur de ce que vous auriez perçu pour une mission similaire en France.
  • Suppléments de rémunération : les primes liées à votre séjour à l’étranger peuvent être exonérées si elles respectent certaines conditions :

→ Elles sont versées pour des séjours effectués dans l’intérêt de l’employeur.

→ Les déplacements sont d’une durée minimale de 24 heures.

→ Ces primes sont calculées avant le départ en fonction de la durée et de la localisation du séjour.

→ Elles ne dépassent pas 40 % de votre rémunération de base.

Bon à savoir : ces exonérations concernent uniquement les consultants conservant leur domicile fiscal en France. Par conséquent, elles ne s’appliquent ni aux travailleurs frontaliers ni aux agents de la fonction publique.

Conclusion

Le portage salarial international ne se limite pas à la liberté de travailler à travers le monde, il exige une maîtrise des enjeux fiscaux. Loin d’être une simple formalité, la gestion de l’imposition est essentiel pour protéger ses revenus et assurer la pérennité de son activité.

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