Instauré en 2009, le régime d’auto-entrepreneur, également appelé micro-entrepreneur, s’est progressivement imposé comme le choix privilégié de ceux qui veulent lancer leur activité en freelance. Conçu dans le but de simplifier l’accès au statut de travailleur indépendant, le régime de micro-entreprise permet d’éviter les contraintes associées à la création d’une société.
Malgré sa popularité croissante, peu de personnes ont une compréhension du statut d’auto-entrepreneur et des avantages qui lui sont liés. Dans cet article, nous vous fournirons une définition précise du terme auto-entrepreneur ainsi qu’une exploration des aspects essentiels associés à ce statut.
Le terme auto-entrepreneur fait référence à une personne qui a établi une entreprise individuelle, communément appelée micro-entrepreneur. L’activité d’un auto-entrepreneur peut être exercée soit en tant qu’activité principale, soit en tant qu’activité secondaire.
Comparé à un entrepreneur traditionnel, le régime d’auto-entrepreneur bénéficie d’une simplification du cadre juridique sur le plan social et fiscal, ainsi que d’une réduction de certaines formalités administratives et des cotisations sociales. Ouvert à tous, y compris aux salariés, fonctionnaires et demandeurs d’emploi, ce régime présente cependant des restrictions pour certaines professions.
Le statut d’auto-entrepreneur est assujetti à un plafond de chiffre d’affaires, variant selon le type d’activité :
Depuis 2016, les régimes d’auto-entrepreneur et de micro-entrepreneur ont fusionné, abolissant ainsi toute distinction entre ces deux statuts.
Depuis le 1er janvier 2023, les entrepreneurs sont tenus d’effectuer leurs démarches en ligne via le guichet unique géré par l’INPI. Ce portail en ligne permet l’enregistrement en tant qu’auto-entrepreneur grâce à une procédure simple et gratuite. De plus, la transmission des documents aux organismes concernées n’est plus de votre ressort, le guichet unique s’en charge. Pour la validation de votre dossier d’auto-entreprise, les éléments requis sont les suivants :
Si votre activité en auto-entrepreneur est soumise à une réglementation spécifique, pensez à inclure votre certificat de qualification professionnelle. Lors de votre inscription en ligne, vous devrez également opter pour votre mode d’imposition sur le revenu, avec le choix entre l’impôt sur le revenu traditionnel et le versement libératoire. Le versement libératoire implique un prélèvement à la source, avec un pourcentage déduit directement lors du règlement de vos cotisations sociales. Avant de prendre votre décision, prenez le temps de réfléchir pour choisir la méthode la plus avantageuse pour votre chiffre d’affaires et votre activité d’auto-entrepreneur.
Bien que la création d’un statut d’auto-entrepreneur en ligne soit simple, il est important de noter qu’il existe des conditions spécifiques à respecter pour devenir auto-entrepreneur, comme nous le verrons par la suite.
Le statut d’auto-entrepreneur est accessible à tous, sous certaines conditions. Pour exercer votre activité sous le statut d’auto-entrepreneur, vous devez :
L’activité d’auto-entrepreneur peut être exercée de deux manières différentes : en tant qu’activité complémentaire à un emploi salarié ou en tant qu’activité principale. Étant donné que le statut d’auto-entrepreneur se caractérise par le travail indépendant, aucun lien de subordination ne peut exister entre vous et l’entreprise cliente. Si, dans le cadre de votre activité d’auto-entrepreneur, vous êtes dans une posture de subordination plutôt que de collaboration avec l’entreprise cliente, cela est considéré comme du travail dissimulé.
Par ailleurs, le statut d’auto-entrepreneur n’est pas ouvert à toutes les professions. Ces restrictions s’appliquent pour :
Le statut juridique d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) a des obligations limitées. En effet, en auto-entreprise, les obligations sont :
En qualité d’auto-entrepreneur, vous avez la possibilité de choisir entre deux régimes fiscaux distincts : l’imposition de base et le prélèvement forfaitaire libératoire.
Le régime d’auto-entrepreneur est assujetti au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Le calcul de cet impôt s’effectue après l’application d’un abattement forfaitaire, lequel varie en fonction de la nature de votre activité :
Le prélèvement forfaitaire libératoire vise à simplifier le règlement de l’impôt sur le revenu. Les entrepreneurs effectuent le paiement du versement libératoire chaque mois ou trimestre, en même temps que les cotisations sociales. Le taux de prélèvement est fixe et dépend de la nature de votre activité :
Il est à noter que le prélèvement libératoire n’est pas accessible à tous les auto-entrepreneurs. En effet, votre revenu fiscal de référence de l’année avant-dernière ne doit pas excéder un seuil déterminé :
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes affilié à la sécurité sociale des indépendants (SSI) dans le cadre de votre d’auto-entreprise. Vous bénéficiez du régime micro-social, une approche qui simplifie tant le calcul que le paiement des cotisations sociales pour les micro-entrepreneurs. Sous ce régime, les cotisations sociales sont déterminées en fonction du chiffre d’affaires de votre auto-entreprise, et les charges correspondantes doivent être réglées chaque mois ou trimestre. Il est essentiel de noter que le taux des cotisations sociales varie en fonction de l’activité de l’auto-entrepreneur :
L’auto-entrepreneur bénéficie d’une couverture en cas de maladie, de congés maternité, et jouit des avantages de l’assurance vieillesse.
Depuis 2019, l’auto-entrepreneur est affilié à la CPAM, qui prend en charge les frais suivants :
En cas d’accident, des indemnités journalières sont versées à l’auto-entrepreneur, comme détaillé ultérieurement.
Pour les indemnités journalières en cas d’arrêt de travail, l’auto-entrepreneur y a droit sous les conditions suivantes :
Depuis 2019, les femmes auto-entrepreneurs bénéficient d’un congé maternité aligné sur celui des femmes salariées. De plus les femmes en auto-entreprise peuvent bénéficier de l’allocation forfaitaire de repos maternel. Cette allocation sert à compenser la diminution de revenus. L’allocation forfaitaire de repos maternel est versée en deux fois : lorsque que débute votre congé et à la fin de la période obligatoire de cessation d’activité de 8 semaines
Les femmes auto-entrepreneurs peuvent cumuler l’allocation de repos maternel avec l’indemnité forfaitaire d’interruption d’activité. Toutefois, pour bénéficier de cette aide, il faut suspendre votre activité pendant au moins 56 jours consécutifs. Vous avez la possibilité de prolonger cette suspension d’activité jusqu’à 112 jours.
L’auto-entrepreneur accède à ses droits à la retraite grâce au paiement des cotisations sociales. Ces cotisations sont versées par la sécurité sociale des indépendants (SSI) pour les artisans, commerçants, et professionnels exerçant une activité libérale non réglementée. Pour les activités réglementées, c’est la caisse interprofessionnelle des professions libérales (Cipav) qui s’occupe des cotisations. Pour valider ses trimestres, l’auto-entrepreneur doit atteindre un chiffre d’affaires minimum, variable selon la nature de son activité.
Lorsque vous vous lancez en tant qu’auto-entrepreneur, il est essentiel de connaître les aides auxquelles vous pouvez prétendre :
Aide à la création ou à la reprise d’entreprise (ACRE) : L’ACRE représente une exonération partielle de charges sociales au cours de la première année de votre entreprise. Vous pouvez faire la demande d’ACRE lors de la finalisation de votre déclaration d’activité auprès du guichet unique.
Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE) : L’ARCE est un versement en capital équivalent à 60 % du reliquat de votre ARE (Aide au Retour à l’Emploi). Ce montant est versé en deux fois : au lancement de votre activité et six mois plus tard.
Allocation pour les travailleurs indépendants (ATI) : L’ATI est une allocation destinée aux entrepreneurs dont l’activité cesse de manière involontaire, avec une durée maximale de 182 jours, sans possibilité de renouvellement. Le versement de l’ATI débute dès l’inscription auprès de France Travail.
Dispositifs d’accompagnement régionaux à la création et à la reprise d’entreprise : Ces dispositifs régionaux, instaurés en remplacement de la NACRE, accompagnent les entrepreneurs qui se lancent dans leur activité.
Contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) : Le CAPE permet de tester son auto-entreprise tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé, incluant une étude de faisabilité et un soutien au développement.
Quels sont les prêts et crédits pour les micro-entrepreneurs ?
Lorsque vous envisagez de devenir auto-entrepreneur, il est crucial de peser les avantages et les inconvénients de ce statut.
Le régime d’auto-entrepreneur offre de nombreux avantages :
Le statut d’auto-entrepreneur présente de nombreux avantages en termes de fiscalité et de comptabilité. Cependant, il est également essentiel de prendre en compte les inconvénients liés à ce statut avant de vous lancer.
Si vous optez pour le statut d’auto-entrepreneur, il est important de prendre en compte les inconvénients suivants :
Le régime d’auto-entrepreneur facilite l’accès à l’indépendance en permettant un lancement serein de son activité d’entrepreneur. Malgré son attrait, la compréhension de ce statut reste limitée pour de nombreux salariés qui aspirent à l’indépendance. Au-delà de sa simple définition, le statut d’auto-entrepreneur présente de multiples facettes importantes à prendre en considération. Bien que le régime d’auto-entrepreneur offre une simplification administrative et fiscale, ce statut comporte également plusieurs inconvénients qu’il est essentiel de comprendre.
L’objectif de cet article était de vous fournir toutes les informations nécessaires sur le statut d’auto-entrepreneur : de la définition du statut de micro-entrepreneur à la déclaration en ligne du chiffre d’affaires et le paiement des cotisations sociales. Après la lecture de ce texte, vous serez mieux préparé pour appréhender tous les aspects de l’auto-entreprise et envisager les démarches avec sérénité.
Pour approfondir le sujet :
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Simulateur portage salarial
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