Freelance : à quelles aides avez-vous droit ?

Freddy
Diplômé d'une licence d'histoire et d'un master en patrimoine numérique, Freddy est rédacteur web depuis 2 ans, spécialisé dans les sujets liés au droit du travail, aux ressources humaines et à la paie.
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Table des matières

Se lancer dans l’entrepreneuriat est une aventure stimulante, mais aussi un défi financier et administratif. Pour accompagner les entrepreneurs dans cette démarche, l’État, les collectivités locales et divers organismes ont mis en place des aides financières, fiscales ou logistiques.

Qu’il s’agisse de demandeurs d’emploi, de créateurs d’entreprises innovantes ou d’entrepreneurs à la recherche de financements, ces dispositifs visent à favoriser la réussite des projets entrepreneuriaux. Dans cet article, nous passons en revue les principales aides accessibles aux entrepreneurs et les conditions pour en bénéficier.

Les aides de France Travail

Ces aides sont destinées aux demandeurs d’emploi qui sont inscrits sur France Travail et qui répondent aux critères d’éligibilité pour percevoir l’ARE.

ARCE

L’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) est un dispositif destiné aux demandeurs d’emploi qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat. Plutôt que de percevoir leurs allocations chômage mensuellement, les bénéficiaires peuvent opter pour un versement sous forme de capital.

Cette aide correspond à 60 % du reliquat des droits à l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi) et s’effectue en deux étapes :

  • La première moitié est versée au moment de la création ou de la reprise de l’entreprise.
  • La seconde est attribuée six mois plus tard, sous réserve que l’activité soit toujours en cours.

L’AGEFIPH

L’AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées) propose une aide destinée aux demandeurs d’emploi en situation de handicap qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise.

Cette aide forfaitaire, d’un montant de 6 300 euros, vise à faciliter le lancement d’un projet entrepreneurial en couvrant une partie des besoins financiers initiaux. Pour en bénéficier de cette aide, le porteur de projet doit justifier d’un apport personnel d’au moins 1 200 euros.

ACRE

A ne pas confondre avec l’ARCE. L’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise) est un dispositif qui permet aux nouveaux entrepreneurs de bénéficier d’une exonération partielle de leurs cotisations sociales. Ce dispositif permet de réduire les charges financières liées au démarrage d’une entreprise.

L’exonération s’étend jusqu’à la fin du troisième trimestre suivant la date d’immatriculation de l’entreprise. Pour en profiter pleinement, il est recommandé d’effectuer la demande d’ACRE dès le début du trimestre concerné.

Cette aide est accessible à tous les créateurs et repreneurs d’entreprise, quel que soit leur statut juridique, à condition de ne pas en avoir déjà bénéficié au cours des trois dernières années.

Les dispositifs régionaux et associatifs

Si vous n’êtes pas éligible aux aides de France Travail ou que le banque ne veut pas vous accorder de crédit, vous pouvez vous tourner vers les aides régionales ou les associations. En règle générale, ces aides s’adressent à des profils plus fragiles.

Le prêt d’honneur solidaire

Le prêt d’honneur solidaire est un dispositif de financement destiné à accompagner les créateurs d’entreprise en phase de lancement ou de développement. Il s’agit d’un prêt sans intérêt, sans garantie ni caution personnelle, octroyé par des réseaux d’accompagnement comme France Active ou le Réseau Entreprendre.

Il n’existe pas de critères stricts pour obtenir un prêt d’honneur. L’éligibilité repose principalement sur la viabilité de votre projet. Pour cela, vous devrez présenter votre projet professionnel devant un jury, qui décidera de l’accorder s’il juge votre initiative solide et prometteuse.

Le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE)

Le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) est un dispositif qui permet à un créateur d’entreprise de bénéficier d’un accompagnement renforcé tout en bénéficiant d’une protection sociale. Ce contrat, qui n’est pas un contrat de travail, est destiné aux porteurs de projet qui souhaitent démarrer leur activité tout en étant soutenus sur les plans financier et administratif.

Dans le cadre du CAPE, l’entrepreneur s’engage à suivre une préparation à la création d’entreprise, que ce soit via des formations ou des conseils personnalisés. En échange, il peut accéder à des ressources (matériel de travail, locaux…..) ainsi qu’à un accompagnement par un réseau d’experts ou d’associations spécialisées.

L’un des grands avantages du CAPE est qu’il permet au créateur de projet de conserver sa couverture sociale, comme l’assurance maladie et la retraite, pendant la phase de lancement de son entreprise. Pour bénéficier du CAPE, vous devez entrer dans l’une de ces catégories :

  • Demandeur d’emploi ou bénéficiaire de minima sociaux
  • Salarié à temps partiel
  • Dirigeant d’une EURL ou d’une SASU

ADIE

L’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) est une association qui a pour but d’aider les personnes qui n’ont pas accès au système bancaire classique (chômeur, allocataire du RSA…) à monter leur entreprise. L’ADIE finance tout type d’association jusqu’à 10 000 euros.

L’ADIE s’adresse à toutes les personnes porteurs d’un projet, quel que soit leur statut.

NACRE

Le Nouvel Accompagnement à la Création d’Entreprise (NACRE) est un dispositif d’aide destiné aux porteurs de projet qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise. Il propose un accompagnement structuré pour les aider à concrétiser leur projet entrepreneurial et à assurer sa viabilité à long terme. Depuis 2017, le NACRE est géré par les Régions. Celle-ci fixe les conditions pour en bénéficier.

Le NACRE se présente sous la forme d’un prêt à taux zéro dont le montant varie entre 1 000 et 8 000 euros. En plus de ce prêt, le dispositif vous accompagne dans la création de votre entreprise (rédaction d’un business plan, appui pour finaliser le projet…).

Les aides pour la création d’entreprises innovantes

Les aides pour la création d’entreprises innovantes sont des dispositifs financiers, techniques et juridiques mis en place pour soutenir les porteurs de projets qui développent des produits, services ou procédés à fort caractère innovant.

Jeune entreprise innovante (JEI)

Le statut Jeune Entreprises Innovante (JEI) permet à une entreprise de bénéficier des avantages fiscaux et sociaux. Grâce à ce statut, l’entreprise bénéficie :

  • D’une exonération d’impôt sur le revenu et sur les sociétés.
  • D’une exonération de la taxe foncière
  • D’une exonération de la cotisation foncière des entreprises (CFE)
  • D’une exonération de la cotisation sur la valeur ajouté des entreprises (CVAE).

Pour être éligible au statut Jeune entreprise innovante, vous devez :

  • Avoir une entreprise qui a moins de 8 ans.
  • Etre une PME qui emploie moins de 50 personnes et qui a un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ou à un bilan total inférieur à 43 millions d’euros.
  • Sa création ne doit pas résulter d’une reprise d’activité ou d’une extension d’activité.
  • Dépenser 5 à 15 % des charges déductibles dans la recherche et le développement.
  • 50 % de son capitale au minimum doit être détenu par :

→ Des établissements de recherche et d’enseignement

→  Des personnes physiques

→   Une association ou fondation à caractère scientifique

→  Une société d’investissement

Jeune entreprise universitaire (JEU)

Les jeunes entreprises universitaires (JEU) permettent de favoriser la valorisation des travaux de recherche issus des établissements d’enseignement supérieur. Ces structures contribuent à transformer les savoirs académiques en solutions concrètes pour l’économie et la société. Pour bénéficier du statut de jeune entreprise universitaire, vous devez :

  • Etre une PME.
  • Appartenir à des étudiants ou à des enseignements chercheurs à hauteur d’au moins 10 %.
  • Avoir moins de 8 ans d’existence.
  • Se dédier exclusivement à la valorisation de travaux de recherche.
  • Avoir signé une convention avec un établissement supérieur.
  • L’entreprise ne doit pas être issue d’une concentration, d’une restructuration, d’une extension ou d’une reprise d’activité.

Le statut de jeune entreprise universitaire ouvre la porte à des avantages, conçus pour alléger les charges financières et favoriser le développement de ces structures innovantes :

  • Exonération d’impôts
  • Exonération de la taxe foncière
  • Exonération de cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CET)

Jeune entreprise de croissance (JEC)

Introduit par la loi Finances de 2024, le dispositif Jeune entreprise de Croissance (JEC) est entré en vigueur depuis le 1er juin 2024. Ce statut offre des exonérations fiscales et sociales aux PME qui investissent dans la recherche et le développement. Ce dispositif vise à soutenir les entreprises innovantes pendant leurs premières années d’activité. Pour être éligible au statut jeune entreprise de croissance, vous devez :

  • Etre une PME de moins de 250 salariés avec un chiffre d’affaires inférieur à  50 millions ou un bilan total inférieur à 43 millions d’euros.
  • Avoir moins de 8 ans d’existence.
  • Être indépendante (capital détenu à 50 % par des personnes physiques ou des structures d’investissement).
  • Consacrer 5 à 15 % de ses dépenses à des activités de recherche et développement.
  • Doubler son effectif, avec une augmentation d’au moins 10 salariés, sur trois exercices.
  • Maintenir ou accroître ses dépenses de recherche er développement chaque année.

Lorsque vous êtes sous le statut de jeunes entreprise de croissance, vous bénéficiez de :

  • Exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties.
  • Exonération sur les cotisation foncière des entreprises (CFE) sur délibération locale, pour les entreprises créées avant le 31 décembre 2025.
  • Exonération sur les cotisations patronales d’assurances sociales et d’allocations familiales pour le personnel affecté à la recherche et au développement, plafonnées à 4,5 SMIC par salarié et à 5 fois le plafond annuel de la sécurité sociale pour l’entreprise.

 

Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR)

Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) est un dispositif fiscal destiné à encourager les entreprises à investir dans des activités de recherche et développement. Il s’adresse à toutes les structures, quel que soit leur secteur ou leur taille, pourvu qu’elles engagent des dépenses dans des projets visant à faire progresser les connaissances scientifiques ou techniques.

Le CIR permet de bénéficier d’une réduction d’impôt proportionnelle aux dépenses engagées en recherche et développement. Le taux de crédit varie selon le montant des investissements et la localisation de l’entreprise.

Le Crédit d’Impôt Innovation (CII)

Le Crédit d’Impôt Innovation (CII) est une extension du Crédit d’Impôt Recherche (CIR) destinée à soutenir les entreprises dans la création de produits nouveaux. Il vise spécifiquement les PME qui conçoivent des prototypes ou réalisent des installations pilotes pour développer des innovations techniques.

Le CII permet de bénéficier d’une réduction d’impôt équivalente à 20 % des dépenses engagées pour ces projets, avec un plafond fixé à 400 000 euros par an. Les coûts éligibles incluent notamment les salaires du personnel affecté au projet, les frais de sous-traitance auprès d’organismes agréés, ainsi que les dépenses liées aux matériels ou logiciels utilisés pour concevoir les prototypes.

Conclusion

Les aides destinées aux freelances ne sont pas de simples outils de soutien, mais de véritables leviers pour transformer une ambition en réussite. Elles incarnent une vision où l’entrepreneuriat devient accessible à tous, quelle que soit la situation de départ.

En tirant parti de ces dispositifs, les freelances peuvent non seulement surmonter les défis inhérents à leur activité, mais aussi bâtir des projets solides et innovants. 

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